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Zoom sur nos formations tuteurs avec Helen Burzlaff

9 Mai. 22

Déconstruire des stéréotypes et des idées reçues avec Helen Buzlaff, formatrice GEIQ

L’accompagnement d’un salarié en situation de handicap ne s’improvise pas. Au GEIQ, nous aidons les tuteurs en entreprise ainsi que tous les collaborateurs à adopter la bonne posture pour un retour à l’emploi durable.

Pour former nos tuteurs, nous pouvons compter sur le talent d’Helen Burzlaff, consultante coach formatrice indépendante depuis 2014. Helen est une femme passionnée et passionnante qui met ses compétences et son expérience personnelle au service de ceux qui souhaitent changer leur regard sur le handicap.

Dans cette interview, nous vous proposons de découvrir le parcours d’Helen ainsi que le contenu de nos formations tuteurs. Bonne lecture !

Bonjour Helen, peux-tu nous parler de ton domaine d’expertise ?

« L’offre de CFHB repose sur deux champs : la lutte contre toutes les formes de discrimination au travail avec une spécialisation sur le handicap au travail ainsi que la lutte contre les risques psycho-sociaux.

Il y a une phrase qui résume particulièrement bien ma mission c’est « bien vivre, ensemble, durablement, au travail ». Pour y répondre, j’interviens avec trois postures différentes en fonction des besoins. D’abord en ma qualité de formatrice professionnelle Qualiopi, je propose aussi du conseil en entreprise et je suis également coach professionnelle certifiée.

Mon accompagnement s’adresse à tous les salariés, de l’agent d’accueil jusqu’au PDG, dans tous les secteurs d’activités et pour toutes tailles d’entreprises. »

Qu’est ce qui t’a poussée à créer ton entreprise ?

« J’avais un besoin viscéral de faire passer mes valeurs et ma vision de la femme et de l’homme en entreprise avant tout… et de le faire de la façon la plus libre possible ! Aussi, lorsque j’étais salariée, je travaillais déjà sur la question du handicap et je me suis encore plus spécialisée après mon cancer en 2012. Et puis j’ai toujours eu une grande curiosité, j’aime voir et comprendre ce qu’il se passe ailleurs ! »

Peux-tu retracer ton parcours avec le GEIQ Emploi & Handicap ?

« Notre histoire a commencé alors que j’étais encore salariée en 2011. Mon employeur était une entreprise adhérente du GEIQ Emploi & Handicap et c’est tout naturellement que nous avons travaillé ensemble lorsque je me suis lancée dans ma propre activité, en plus je suis moi-même en situation de handicap. D’ailleurs, en tant que travailleur indépendant handicapé (TIH), mes prestations entrent dans le cadre des obligations légales liées à l’emploi des personnes en situation de handicap et son donc partiellement déductibles de la DOETH ».

Depuis trois ans, tu accompagnes les tuteurs en entreprise à travers une formation spécialement créée pour eux. Qu’est ce qui a motivé sa création ?

« Les managers sont de plus en plus souvent confrontés aux résultats des politiques d’entreprise qui ont des obligations d’emplois de personnes en situation de handicap et plus largement de publics issus de la diversité. Ils doivent donc aborder leur métier d’une façon différente et ne sont pas outillés pour le faire. Exercer une mission tutorale est déjà en soi, un métier qui ne s’improvise pas. Elle demande une technicité et des outils de gestion de relations humaines. Le tuteur doit avoir une posture particulière et une bonne compréhension des mécanismes d’apprentissage ».

En quoi c’est spécifique d’être tuteur d’un alternant en situation de handicap ?

« Tout d’abord, le tuteur doit faire un vrai travail sur ses propres stéréotypes et représentations. Nous avons tous notre propre vision du handicap et le tuteur doit être conscient de ses préjugés pour les dépasser dans le cadre de l’exercice de sa fonction de tuteur. Avoir des aprioris ce n’est pas grave ! Le tout c’est de les connaître et de s’en méfier pour ne pas mettre en œuvre des comportements discriminants.

Et comme on a moins peur de ce que l’on connaît, l’idée c’est de donner un panorama d’ensemble de ce qu’est le handicap, des formes qu’il prend, de ses conséquences sur l’activité professionnelle et sur l’individu. Lorsqu’on manage une personne en situation de handicap, il est nécessaire de porter une attention accrue à la question de la capacité à faire du salarié accompagné ».

Tous les handicaps s’accompagnent de la même façon ?

« Oui et c’est ça qui étonne le plus souvent ! Et ça va même plus loin : on accompagne de la même façon tous les types de handicap mais on devrait aussi accompagner de la même façon un alternant valide et un alternant handicapé. Handicap ou pas, les actes managériaux sont les mêmes que ce soit le déroulement de l’entretien, la fixation des objectifs ou l’évaluation de la performance.

La différence c’est le regard que le tuteur porte sur l’alternant. S’il part de l’idée que son alternant est handicapé et que, pour cette raison, il sait moins faire, de fait il va se tromper dans la façon dont il l’aborde.

Je me souviens du témoignage d’un tuteur en formation qui était très attristé par le départ de son alternant. Ils avaient dû mettre fin au contrat au bout d’un trimestre et le tuteur s’était attribué la responsabilité de cet échec. Après notre journée de formation, il a compris que l’échec ne venait pas de lui mais du fait que les compétences de son alternant et ses capacités d’apprentissage n’étaient pas adaptées aux exigences de l’emploi. Les RH avaient recruté un alternant TH parce qu’il était TH et non parce qu’il avait le profil pour l’emploi. Le tuteur est sorti déculpabilisé ».

Avant même d’accompagner l’autre, il faut donc faire un travail sur soi-même ?

« Oui et c’est ça la grande valeur ajoutée de cette formation : aider à déconstruire des stéréotypes et des idées reçues de façon à pouvoir exercer pleinement la fonction de tuteur.

D’ailleurs, j’ai une anecdote où le tuteur, qui était lui-même en situation de handicap (en fauteuil roulant), est arrivé super méfiant à la formation. Il pensait ne rien apprendre puisqu’il était lui-même handicapé depuis sa naissance. À la fin de journée, il m’a dit qu’il n’avait pas conscience que son alternant handicapé pouvait avoir une perception différente de la sienne.

Lui avait tendance à projeter sur tous les alternants handicapés la même chose que ce que lui vivait. Sauf que lui était handicapé de naissance et que 85% des gens deviennent handicapés au cours de leur vie. Chaque situation est unique et c’est ce qui fait la richesse du métier de tuteur » !

Handicap ou pas, la posture doit être la même mais qu’en est-il du discours à employer ?

« Évidemment, les façons de s’adresser ou donner des consignes au collaborateur en situation de handicap peuvent être différentes d’une situation à l’autre. Par exemple, il est évident que l’on ne va pas dire à un alternant aveugle « lisez la consigne », c’est le B.A-BA. La façon de communiquer la consigne doit être adaptée mais pas la consigne, c’est une subtile différence ».

Peux-tu nous donner un aperçu du contenu de la formation tuteur ?

« Sur la forme, c’est une journée de formation, organisée par le GEIQ, à Lille, à Marcq-en-Barœul ou dans les locaux de l’entreprise.

Sur le fond, on va alterner apports théoriques sur le handicap comme les conséquences de la pathologie ou des traitements, la dimension juridique et financière, le rôle de chacun en interne… Mais ce qui rend cette formation unique c’est qu’elle a été créée spécifiquement pour le GEIQ. On va aborder le suivi de l’alternant de manière très concrète en rappelant le fonctionnement du GEIQ, en présentant le livret de suivi de l’alternant, en rappelant le rôle de tuteur. C’est très important car le GEIQ accompagne vraiment son salarié handicapé mais aussi l’entreprise accueillante. C’est une formation très ancrée dans la réalité. On a un taux de satisfaction de plus de 90%, j’en suis très fière ».

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ?

« La transmission et la petite lumière qui s’allume dans le regard des stagiaires quand ils prennent conscience que la personne en situation de handicap est avant tout un homme ou une femme et que le handicap devient accessoire ».

Tu es à l’origine de l’association « Coaching Suspendu » qui accompagne le retour à l’emploi des personnes touchées par le cancer et la longue maladie … peux-tu nous en dire plus ?

« L’association Coaching Suspendu  propose un accompagnement au retour à l’emploi par un coaching professionnel individuel. Le GEIQ est d’ailleurs l’un de nos partenaires historiques !

C’est financé par les entreprises de la région avec le modèle des cafés suspendus. Concrètement, quand CFHB vend au GEIQ une journée de formation ou un coaching de l’un de ses collaborateurs, le GEIQ achète une deuxième prestation au prix de 500 euros qui permet d’accompagner une personne de l’association. Le soutien aux associations est vraiment ancré dans l’ADN du GEIQ ».

As-tu un message à faire passer aux entreprises ?

« Halte à l’handi-pocrisie ! C’est super de vous engager dans l’insertion des personnes en situation de handicap mais pour bien le faire, pensez à outiller vos collaborateurs ! Au quotidien, je constate malheureusement beaucoup de « handiwashing » avec des entreprises qui, sur la forme, vont mettre en scène la diversité mais sur le fond, vont mettre peu de mesures en place en interne.

Mon besoin a moi est d’aller au plus près du terrain, là où se passent les vraies actions, les propos, les blessures de l’âme pour éviter que ça se renouvelle et faire en sorte de bien vivre, ensemble, durablement, au travail ».

Pour en savoir plus sur notre formation tuteur c’est par ici !

N’hésitez pas à nous contacter.

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