À 35 ans, Betty vit avec deux maladies invisibles : l’endométriose et la fibromyalgie. Après une carrière épanouie et l’arrivée de son premier enfant, elle se réoriente vers le métier de téléconseillère chez notre entreprise partenaire Camaris. Cette transition, marquée par la nécessité de s’adapter à son handicap ainsi qu’à un tout nouveau métier, illustre son parcours plein d’optimisme et d’agilité. Elle nous raconte !
Quel est ton parcours professionnel ?
J’ai d’abord travaillé comme secrétaire à la mairie de Calais avant de devenir serveuse à Saint-Omer. C’est là que j’ai découvert que j’étais atteinte de fibromyalgie et d’endométriose, ce qui m’a contrainte à revoir mes ambitions professionnelles.
Après avoir rompu mon contrat de travail, j’ai dû prendre du temps pour moi, pour comprendre et accepter ces diagnostics qui allaient désormais façonner mon avenir.
Comment as-tu connu le GEIQ Emploi & Handicap ?
C’était lors d’une période de réflexion, après la naissance de ma fille, que j’ai ressenti le besoin de reprendre un travail. Mais honnêtement, je ne savais pas du tout quoi faire. C’est Cap Emploi qui m’a recommandé de contacter le GEIQ. Lors de ma première rencontre avec Lucie Metsue, j’ai tout de suite senti une écoute et une compréhension qui m’ont donné espoir !
Comment a été mis en place ton nouveau projet professionnel ?
Avec le GEIQ, on a pris le temps d’analyser mes compétences, mes limites physiques et mes aspirations. Très vite, elle a su identifier le métier de téléconseillère comme une voie prometteuse. J’avoue que j’étais sceptique au début. Mais Lucie m’a rassurée et m’a expliquée en détail en quoi ce métier pourrait s’aligner avec mon profil, tout en respectant mes contraintes physiques. Sa conviction et son soutien m’ont convaincue de tenter l’aventure.
Peux-tu nous raconter ton recrutement chez Camaris ?
Lors de mon premier entretien chez Camaris, la DRH a pris le temps de m’expliquer le rôle du téléconseiller. Quand j’ai évoqué mes besoins spécifiques, notamment un fauteuil ergonomique et des aménagements horaires, j’ai été touchée par son ouverture d’esprit. Elle a immédiatement cherché des solutions, ce qui m’a montré que j’étais au bon endroit.
Peux-tu nous dire comment les premières semaines se sont déroulées ?
À mon arrivée, j’ai été formée au métier de téléconseillère pour un client spécifique de l’entreprise durant un mois. J’ai rapidement senti que ce rôle me convenait, comme le pressentait Lucie !
En quoi consiste ton métier ?
Le métier de téléconseillère est loin d’être monotone. Chaque appel est un nouveau défi, allant de questions techniques à des demandes commerciales. Ce que j’apprécie le plus, c’est cette diversité qui rend chaque journée unique. Et puis, il y a cet aspect humain très enrichissant. Parfois, je parle à des personnes âgées qui cherchent autant une solution à leur problème qu’une oreille attentive. Cette dimension relationnelle est ce qui rend ce métier si spécial pour moi.
C’est un métier accessible à tous, mais je dirais qu’il faut avoir un tempérament assez calme et être patient. Il faut aussi avoir beaucoup d’écoute et d’empathie.
L’intégration s’est bien passée ?
J’ai été très bien accueillie par mon tuteur chez Camaris et par mes collègues. J’ai choisi d’être franche avec eux et de leur parler de mes problèmes de santé. Je ne suis pas forcément entrée dans les détails mais je n’ai aucun problème à leur en parler lorsqu’ils ont des questions. C’est important pour moi de faire connaître les maladies invisibles et de sensibiliser. Ils m’ont tout de suite considéré comme n’importe quelle collègue, sans faire de différence.
Peux-tu nous parler de l’accompagnement GEIQ ?
L’équipe GEIQ a toujours été d’une disponibilité et d’une grande gentillesse. J’ai bénéficié de réunions régulières avec Camaris et le GEIQ, pour me permettre d’évaluer régulièrement mes acquis et les compétences à développer.
Tu as pu bénéficier d’un aménagement de poste en 100% télétravail. Comment cela s’est-il passé ?
Le travail à distance s’apparente en tout point à celui sur site : j’ai un ordinateur équipé de tous les logiciels nécessaires, ainsi que d’un fauteuil ergonomique, entre autres. La compassion et l’écoute dont j’ai bénéficié m’ont sincèrement surprise. Camaris veille régulièrement à mon bien-être et mes collègues se montrent également prévenants. Cet aménagement m’a permis d’augmenter mon temps de travail de 30 à 35 heures par semaine. Je suis très satisfaite, tout en sachant que si le besoin de réduire mes heures se présente, Camaris sera compréhensif.
Quel conseil pourrais-tu donner à une personne qui, comme toi, doit faire face à des douleurs chroniques au quotidien ?
Il est crucial de ne pas se laisser submerger par la culpabilité liée aux arrêts maladie. Il faut écouter son corps et se donner le temps de récupérer. Garder une attitude positive et rester motivé, même dans les moments difficiles, est essentiel.
Une fois le diagnostic posé, comment as-tu vécu l’étape de la demande de la RQTH ?
Demander la RQTH a été une étape importante pour moi. Avec des maladies invisibles, j’avais peur de ne pas être prise au sérieux. Mais quand j’ai reçu ma reconnaissance, cela a été un immense soulagement. C’était la validation de mes difficultés et un pas important pour faciliter ma reconversion professionnelle.
Quelle idée reçue sur le handicap invisible aimerais-tu lever ?
Le handicap invisible est souvent mal compris. Les gens ont tendance à minimiser ce qu’ils ne peuvent pas voir, et j’ai dû faire face à des remarques déplacées et à des jugements. Il est important de se rappeler que l’absence de signes visibles ne rend pas la douleur moins réelle.
As-tu un dernier conseil à donner ?
Ne jamais rien lâcher, peu importe les obstacles !
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